10 questions sur les ateliers d’ancrage des compétences

En inscrivant quasi systématiquement les ateliers d’ancrage de compétences dans nos parcours de développement des compétences, nous reconnaissons que la formation seule ne suffit pas à transformer les acquis en compétences effectives sur le terrain. Nous ne sommes pas seulement formateurs, mais coachs et accompagnateurs des transformations individuelles et collectives.


Ce “10 questions sur” présente l’atelier d’ancrage, son objectif, son cadre et ses conditions de mise en œuvre.


1 . De quoi parle-t-on ?

Les ateliers d’ancrage de compétences sont des temps d’intervention du formateur coach auprès d’un groupe de participants à une formation en intra-entreprise. Ils permettent de réaliser des allers-retours entre les apprentissages de la formation et la réalité du terrain. Ces ateliers visent à augmenter le taux de transfert des acquis de la formation dans le but de répondre réellement et efficacement aux attentes des commanditaires en matière de compétences.

2. Qu’est-ce qui ce qui est travaillé dans un atelier d’ancrage ?

Lors de chaque séance, l’animateur amène les participants à travailler sur 3 dimensions :

  • La dimension pédagogique : revoir, réviser les outils, techniques et méthodes vues en formation.
  • La dimension pratique : réaliser un travail d’entraînement sur le geste managérial à partir de situations réelles dans un environnement favorisant le droit à l’erreur.
  • La dimension professionnelle : aider à la prise de hauteur sur une situation amenée, analyser la situation et élaborer des solutions, favoriser la prise en compte du fonctionnement du système, de son équipe ou de soi-même.

3 . Les ateliers d’ancrage sont-ils de la formation ?

Oui et Non.

Oui. L’atelier d’ancrage fait partie d’un parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel. A ce titre, il entre parfaitement dans la définition légale de l’action de formation et fait partie des actions du plan de développement des compétences.
Non. L’animation d’un atelier d’ancrage et l’animation d’une formation sont différentes.
A titre d’exemple : l’animation d’une formation inclut obligatoirement le suivi d’un programme ou d’un déroulé spécifique ; les ateliers d’ancrage ne le nécessitent pas. Ce sont les sujets amenés par les participants qui déterminent le conducteur de la séance et orientent la revue du programme de formation.

4 – Que fait-on concrètement en ateliers d’ancrage ?

En atelier d’ancrage, nous traitons les sujets, situations ou problématiques amenées par les participants et en lien avec la formation réalisée ou l’objectif professionnel visé. Ainsi, en fonction des besoins, les participants peuvent revoir un outil ou une technique (voire éventuellement en découvrir un nouveau), s’entraîner sur une situation passée, présente ou à venir, décortiquer une situation pour trouver des solutions, ou encore échanger autour de leurs freins ou des freins du système pour trouver de nouvelles options d’intervention. Pour cela, l’animateur de l’atelier d’ancrage puise dans de nombreuses techniques issues des méthodes pédagogiques, du coaching, du codéveloppement, de la systémie, …

5. Quel est le rythme idéal ? A quelle fréquence proposer des ateliers d’ancrage ?

Pour favoriser l’ancrage des compétences, nous recommandons à nos clients de permettre à chaque groupe formé de bénéficier d’un atelier d’une demi-journée d’ancrage entre chaque module de formation. Une fois la formation à proprement parler terminée, nous recommandons de poursuivre avec plusieurs ateliers dans l’année.

6 . Combien de temps dure un atelier d’ancrage ? Quelle est la taille d’un groupe ?

Pour maintenir l’attention des participants, nous avons pour habitude de proposer des ateliers d’une demi-journée (3h30). Et pour que chaque participant puisse disposer d’un temps d’expression suffisant et traiter au moins un sujet qu’il amène, les ateliers sont limités à 6 participants.

7. Peut-on faire des ateliers d’ancrage pour une formation qui a déjà eu lieu et pour laquelle nous n’avions pas prévu d’ateliers ?

Tout à fait.
Si vous avez déjà fait dispenser une formation dans un format “classique”, rien ne vous empêche de mettre en place des ateliers d’ancrage pour contribuer au transfert des apprentissages en situation de travail. Dans ce cas, il suffit d’échanger avec l’animateur de l’atelier autour du programme de la formation, du contenu (outils et techniques vus en formation) afin de lui permettre de travailler la dimension pédagogique.

8. Peut-on faire des ateliers d’ancrage sans avoir réalisé une formation avant ? Pour entretenir des compétences par exemple ?

Les modalités d’animation des ateliers d’ancrage font qu’ils peuvent tout à fait être dispensés directement à un public sans pour autant venir à la suite d’une formation. Dans ce cas, il est nécessaire de porter une attention particulière à 3 points :

  • Préciser l’intention : entretenir les compétences, offrir un espace de réflexion et de résolution de situation-problème, etc.
  • Favoriser, si possible, la définition d’un objectif professionnel pour chaque participant afin que celui-ci ne vienne pas “juste” consommer les ateliers mais que ceux-ci contribuent bien à leur évolution professionnelle.
  • Bien nommer l’atelier en fonction de l’intention donnée : atelier de renforcement des compétences, atelier de progrès, atelier de résolution de situation…

9.  pourquoi pas du coaching individuel à la place d’un atelier d’ancrage des compétences ?

Les intentions de l’un et de l’autre tout comme les résultats pouvant en être attendus sont différents.
En dehors de cas spécifiques, le couplage formation – ateliers d’ancrage favorise davantage le transfert des compétences pour plusieurs raisons :

  • Se réalisant en intra-entreprise, ce dispositif contribue à fédérer les participants et participe à la création du collectif, voire à créer un état d’esprit « d’équipe managériale » dans le cadre de formation en management
  • Comme la formation, les ateliers participent à diminuer le sentiment de solitude que peuvent avoir certains participants face à leurs problèmes.
  • Le travail de situations individuelles au sein d’un collectif rend l’atelier apprenant du début à la fin, que le participant présente son sujet ou qu’il participe au travail sur le sujet d’un autre.
  • Le groupe permet un entraînement et des débriefings sur des mises en situation plus riches qu’une mise en situation entre un coaché et son coach.
  • Le coût d’un atelier d’ancrage est moins important que le coût de coachings individuels pour tout un groupe de participants.
  • Engager tout un groupe dans les ateliers évite le sentiment de favoritisme qui peut être généré lorsqu’un seul participant lui bénéficie en parallèle d’un coaching.

En ce qui concerne le couplage formation – coaching individuel, il est utile dans le cas d’un collaborateur pour lequel un besoin de formation et un besoin en matière de travail sur des freins personnels a été clairement identifié dès le début. Par exemple, suivre une formation à l’assertivité (pour apprendre des outils et des techniques) et être coaché sur son assertivité (pour lever ses freins personnels).

10. Quels sont les acteurs à mobiliser pour animer un atelier d’ancrage ? Est-ce possible de l’animer directement en interne, par un collaborateur de l’entreprise ?

Absolument. C’est tout à fait possible.

Il faudra simplement porter une attention particulière au profil de l’animateur choisi :

  • Il doit maîtriser l’ensemble des outils et techniques abordés en formation pour pouvoir les réexpliquer au besoin.
  • Il doit savoir animer et débriefer une mise en situation de façon apprenante.
  • Il doit savoir explorer et faire explorer une situation (maîtrise du questionnement ouvert, dessin systémique, …).
  • Il doit maîtriser quelques techniques d’animation d’intelligence collective pour faire travailler le groupe sur les situations.
  • Enfin, pour favoriser la liberté de parole et l’absence de jugement ou d’évaluation, il ne doit pas être en position managériale vis-à-vis d’un ou plusieurs participants.


Une formation à l’animation d’atelier d’ancrage peut être un plus. Par ailleurs, devenant un « accompagnant », être supervisé sur sa pratique d’accompagnant par un superviseur professionnel peut être un plus.

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